Les lignes "Macron" au départ de Normandie

Normandie-Actu a écrit:Vos réactions. Les bus « low cost » se multiplient en Normandie, vous les avez testés ?
Depuis la loi Macron, les compagnies de bus « low cost » se propagent à une vitesse folle en Normandie. La Région surveille le phénomène et les écologistes sont sceptiques.

Mise à jour : 14/04/2016 à 11:02 par Manon Loubet


Flixbus propose des lignes de bus en Normandie, notamment vers le Mont-Saint-Michel (Manche). La compagnie allemande se partage le marché avec Megabus, Isilines, Ouibus, Starshipper... (Photo © Flixbus)

Votée en août 2015, la loi Macron a autorisé la libéralisation du marché des liaisons de bus inter-régionales. Depuis, les compagnies de bus « low cost » pullulent partout en France. En Normandie, depuis octobre 2015, les services se multiplient : au Havre (Seine-Maritime), à Rouen (Seine-Maritime), à Caen (Calvados) mais aussi à Dieppe (Seine-Maritime) ou même à Avranches (Manche).

J’entends parler d’une nouvelle compagnie de bus qui débarque en Normandie chaque semaine », assure à Normandie-actu Jean-Baptiste Gastinne (Les Républicains), vice-président en charge des transports au conseil Régional de Normandie. « C’est un marché en pleine explosion avec une tarification extrêmement basse, qui devrait se stabiliser dans les mois à venir. »

Un modèle « low cost », comme les avions

Leur point commun ? Que ce soit Ouibus, la filiale de la SNCF, Starshipper, Isilines, Megabus, Flixbus…, les compagnies de bus « low cost » proposent toutes des prix attractifs avec des billets aux alentours de 10 euros pour faire un Caen-Paris ou Le Havre-Paris. Et si le voyageur s’y prend à l’avance, il peut même payer un euro pour un billet Caen-Paris dans certaines compagnies ! Alors qu’en train, sans tarif préférentiel, l’usager paye près de 40 euros pour le même trajet…

Les tarifs varient en fonction de l’offre et de la demande, tout le monde ne paye pas le même prix sa place de bus, précise, à Normandie-actu, un attaché de presse pour une compagnie de bus « low cost ». Pour avoir les meilleurs tarifs, il faut réserver environ deux semaines à l’avance son ticket. Les bus sont une alternative au train, qui est plus cher mais moins long, et au covoiturage, qui peut être moins cher et moins long, mais moins confortable.

Pour un Caen-Paris, les bus mettent environ trois heures pour arriver à Paris-La Défense. Pour Le Havre-Paris, le trajet peut durer 2h35 si la ligne est directe ! Toutes les compagnies de bus ont adopté les méthodes marketing des compagnies aériennes « low cost », qui ont fait exploser le trafic aérien dans le ciel européen ces dix dernières années. Tarifs attractifs, réservation sur internet, snacks et boissons payants à bord, surplus de bagage à payer en supplément…

Comment fait-on pour proposer des prix si bas ? Ce n’est pas très compliqué ! D’abord, le coût d’un car n’est pas comparable à celui d’un train. L’entretien et la création d’une ligne de bus est beaucoup moins onéreux. Les réseaux routiers sont déjà en place et le coût du gazole n’est pas très élevé en ce moment, énumère un attaché de presse d’une compagnie de bus. Et, de toute façon, nous sommes obligés de proposer des prix attractifs, sinon les gens ne viendraient pas dans nos bus !

Une concurrence aux trains régionaux ?

La Région n’est pas hostile à l’arrivée des « cars Macron » en Normandie mais observe le phénomène avec vigilance, alors qu’elle gère les lignes de trains TER (Transport express régional) et que l’État lui a accordé récemment la gérance des lignes ferroviaires Intercités.

On essaye d’en mesurer l’impact, explique Jean-Baptiste Gastinne, le vice-président en charge des transports au conseil Régional de Normandie. Mais on ne le voit pas d’un mauvais œil. Des voyageurs normands peuvent y trouver leur compte et les compagnies de bus créent de l’emploi dans la région. Cela fait concurrence aux trains régionaux mais ils peuvent être aussi complémentaires. Cependant, c’est un nouveau paramètre à prendre en compte dans la réflexion que nous menons sur le schéma global des transports non-urbains en Normandie, dans un contexte où la région a repris la compétence des lignes ferroviaires Intercités…

L’arrivée des bus « low cost » pourrait-elle faire baisser les prix des trains régionaux ? « C’est une réflexion que nous allons devoir mener avec la SNCF », informe Jean-Baptiste Gastinne.
Des bus complémentaires aux trains

Pour Rudy L’Orphelin, président du groupe Europe-Écologie-Les Verts à Caen (Calvados), ces bus doivent être complémentaires aux trains, et non en concurrence.

Nous sommes pour l’intermodalité et la continuité des transports en commun avec des bus, déclare à Normandie-Actu Rudy L’Orphelin. Mais est-ce qu’il faut miser sur les bus au détriment du ferroviaire ? Nous pensons que les bus doivent être un complément du train, et non une concurrence directe. Les régions ont beaucoup investi sur les lignes TER et ont fait des efforts sur les tarifs, est-ce vraiment pertinent d’aller les concurrencer ?

Quand le tarif élevé des billets de trains est évoqué, l’élu écologiste précise que « dans le prix du billet de train, l’usager paye l’entretien du train et des rails alors que dans son ticket de bus, le voyageur ne paye pas l’entretien des routes, qui lui, est payé par le contribuable. Est-ce que ce n’est pas ce paramètre qu’il faudrait changer ? »
Les écologistes sont également sceptiques quant aux tarifs très bas des bus « low cost ». « Ce sont des prix d’appel et ces compagnies fonctionnent à perte pour le moment, du fait de la concurrence explosive. Mais les prix ne pourront pas rester aussi bas. Est-ce qu’on n’est pas sur un feu de paille avec les “cars Macron” ? », questionne Rudy L’Orphelin.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Êtes-vous pour ou contre l’installation de nombreuses compagnies de bus « low cost » en Normandie ?

Manon Loubet

Ouest-France a écrit:Transport. Trois nouvelles lignes Ouibus entre Paris et la Normandie
Publié le 02/03/2017 à 12:34

Ouibus, la filiale bus de la SNCF, développe ses liaisons en Normandie. Avec trois lignes supplémentaires, Ouibus desservira, au printemps, huit villes normandes au total.

Ouibus, la filiale de bus de la SNCF, crée trois nouvelles lignes entre la Normandie et Paris, à partir du mois d’avril. Elles partiront de Cherbourg - Caen, Ouistreham et Honfleur. Cela portera à huit le nombre de villes de la région desservies par le réseau.

Depuis Ouistreham, on pourra désormais aller à Paris à partir de 9 € ; depuis Honfleur, à partir de 13 € et depuis Cherbourg à partir de 19 €.

La liaison Caen-Cherbourg est proposée à partir de 7 €.

Ouibus renforce également les connexions entre la Normandie et les aéroports internationaux : Rouen est reliée à Paris-Orly, Paris-Charles de Gaulle et à l’aéroport de Beauvais : Caen, à Orly et Charles de Gaulle ; Cherbourg, à Charles de Gaulle.