" Le centre-ville de Caen va s'agrandir "

Le centre-ville de Caen devra s’étendre !

Photo : François Decaens/Ville de Caen
L’origine d’une overdose commerciale

Pourquoi l’agglomération est-elle, aujourd’hui, face à un tsunami de nouveaux mètres carrés de surfaces autorisés ? Éric Vève, le maire adjoint caennais en charge du commerce, est clair : « elle a subi de plein fouet les effets néfastes de la libéralisation opérée par la Loi de modernisation de l’économie (LME) d’août 2008 ». Selon lui, en imposant de nouveaux critères d’appréciation « un peu flous », comme « l’aménagement du territoire ou le développement durable », pour délivrer les autorisations d’implantation des commerces « en lieu et place des audits de concurrence », les nouvelles Commissions départementales d’aménagement commercial (CDAC) sont devenues « des machines à dire oui ».
Il y a actuellement « 468 000 m2 de surfaces commerciales dans l’agglomération de Caen », note François Bille, président de la commission commerce à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Caen. Et, si tous les projets autorisés au cours des deux dernières années se réalisent, il faudra y ajouter plus de 170 000 m2. « Le chiffre d’affaires est actuellement de 1,9 milliard d’euros. Il devra alors s’élever à 2,36 milliards », a-t-il calculé. « Une catastrophe d’un point de vue urbanistique, mais aussi du point de vue de la rationalité économique, quand on sait que la consommation des ménages a baissé de 0,9 % en 2008 et de 0,7 % en 2009 ! », résume Éric Vève.

« Le centre-ville devra s’étendre »

Comment le centre-ville résistera- t-il ?

Les projets se feront-ils tous ? Des investisseurs n’auraient-ils pas acheté de grandes quantités de terrains dans l’agglomération caennaise sans vouloir forcément en faire quelque chose ? S’il est vrai que geler le foncier est aussi une stratégie pour contrer la concurrence et qu’une nouvelle proposition de loi relative à l’urbanisme commercial est dans les cartons, afin de redonner la main aux élus, de nombreux élus et commerçants s’alarment devant ce raz de marée. C’est pourquoi la Ville de Caen prépare l’avenir. Elle organisait, ce lundi, ses premiers états généraux du commerce, « pour élaborer une stratégie de développement du commerce à Caen dans les dix à vingt prochaines années ». Première conclusion : « le centre-ville de Caen doit devenir un coeoeur commercial d’agglomération », insiste l’adjoint au commerce caennais. Objectif ? « Être concurrentiel par rapport aux nombreux projets de la périphérie ». « Le centre-ville caennais ne s’est pas agrandi depuis l’après-guerre », détaille-t-il, alors que la population, elle, a quadruplé. Le futur centre-ville devra s’étendre de l’hyper centre historique à la presqu’île portuaire, en passant par le centre de la reconstruction (la rue Saint-Jean et l’avenue du Six Juin), le port et les futures Rives de l’Orne, estime la Ville. Sa zone d’attractivité doit correspondre « à l’ensemble de l’aire métropolitaine ». L’idée serait également de donner à l’îlot Bellivet (où se situe notamment le cinéma Pathé Lumière, boulevard du maréchal Leclerc), « le rôle de trait d’union entre la presqu’île et le centre historique ». « Il convient de le requalifier et de le valoriser », répète Éric Vève, « en améliorant au passage la fluidité des axes qui convergent vers lui et notamment celui qui part de la Prairie pour aller vers la place de la République en passant par la cité Gardin ».

Des dizaines de projets actés !
À Caen. Plusieurs projets devraient modifier les habitudes des consommateurs. Le centre commercial Côte de Nacre sera rénové, restructuré et passera de 15 300 à 31 300 m2. L’hypermarché Carrefour passera à 10 000 m2. Et sont attendus d’ici 2014 un magasin Décathlon, un Gémo ou encore un Feu Vert. Sur la rive droite, la première pierre des Rives de l’Orne a été posée fin mars. Le projet réserve 21 500 m2 pour les commerces. Outre le multiplexe cinéma Pathé qui remplacera – avec 2 150 fauteuils pour 10 salles – le cinéma existant boulevard du Maréchal Leclerc, sont attendus : un Monoprix, des enseignes de prêt-à-porter de restauration (Hippopotamus, notamment), de jouets (La Grande Récré), d’équipement de la maison (Little extra) ou encore de beauté (Sephora).
À Fleury-sur-Orne. Les travaux du géant de l’ameublement suédois, Ikea, sont lancés, près du périphérique sud. Ouverture des portes prévue début novembre. À proximité, une vaste galerie commerciale, Inter Ikea, est programmée, elle, à l’horizon 2014.
À Verson. Le projet des Rives de l’Odon, prévu le long de l’A84, à l’ouest de Caen, est toujours d’actualité. Le cinquième cinéma de l’agglomération vient d’y être autorisé par la Commission départementale d’aménagement commercial (lire notre article). Devraient notamment y être accolés sur quelque 20 000 m2 de surfaces commerciales : un magasin d’informatique et d’électroménager, Electro dépôt, un magasin de décoration, Casa, mais aussi La Halle aux chaussures et un magasin de bricolage.
À Mondeville. Le village Oxylane (8 000m2 de surface de vente), consacré au sport et au bien-être, a ouvert l’été dernier. L’extension du magasin Leroy- Merlin, dont la surface passera de 12 000 à 16 755 m2, est aussi actée. Ainsi que celle du magasin But. Le transfert des magasins de la Vallée Barrey (route de Paris) à Mondeville, vers la friche de l’ex- Mondeville 1, l’est également. Un parc commercial doit voir le jour sur le site de l’ancien Supermonde, centre commercial fermé en 1995 au profit de l’actuel Mondeville 2. 40 000 m2 de surface de vente y sont prévus d’ici 2013. Outre le transfert du magasin Fly, les Halles aux vêtements et aux chaussures et probablement Cultura, spécialisé dans les biens et loisirs culturels, sont attendus.
À Hérouville Saint-Clair. Les travaux d’extension du centre commercial Saint- Clair sont bien avancés. Le futur bâtiment (17 000 m2 de surface commerciale) devrait être inauguré à l’automne. avec de nouvelles enseignes comme Sport 2000, Casa, La Grande Récré, La Halle aux chaussures.
Mais aussi. La jardinerie Les pépinières de Bavent, à Louvigny, aux portes de Caen qui sera agrandie (de 3 933 m2 à 9 928 m2). Et un magasin Leclerc de 2 390 m2 qui devrait être construit à Frénouville à une dizaine de kilomètres au sudest de Caen.

Article de Côté Caen

Avant de le prolonger , va falloir que la CCI arrête les délires Cher Mr Colin, après vouloir faire de Cherbourg-Paris une ligne test pour l'ouverture à la concurrence, veut nous faire une tour comme celle de la défense ou Dubaï ... sur la presqu’île .

De plus, agrandir le centre piéton, s'il n'y a rien d'intéressant rue saint juin ou du 6 juin ; il va rester le centre-ville actuel , et un autre "high tech / centre-commercial" sur la gare/ presqu'ile, avec une coupure entre ces deux "centres".

La place saint Sauveur piétonne, s'il n'y a pas de boutiques qui s'y installent , elle va être bien déserte...