Agressions violentes sur le réseau Twisto

luckydes a écrit:En espérant que les incidents à "l'arrêt" Monoprix permettent l'accélération des 'travaux' de l'arrêt Théâtre (déplacé depuis 1 an 1/2 ...).

(...)La direction de Twisto a fait savoir qu'elle n'a pas attendu cet incident pour lancer une réflexion sur le déplacement de cet arrêt 120 mètres plus loin, en attendant que la station du théâtre soit réaménagée entre février et avril 2011. Cette dernière accueillera alors 13 lignes de bus. En attendant, l'arrêt de bus devant le Monoprix est maintenu jusqu'à nouvel ordre.

Twisto : les dessous d'une mini-crise

• Les bus s'arrêtent de nouveau à l'arrêt Monoprix, désigné comme la halte de tous les dangers. Retour sur deux jours agités.
  Le détonateur. Crédit photo de Heuliez14©

Dans la soirée du 29 décembre, vers 21 h, un chauffeur de bus est, selon la direction, agressé par un marginal : ce dernier aurait empêché le bus de repartir. À la clé, une blessure à l'arcade, deux dents cassées. Soit cinq jours d'ITT (arrêt de travail). « Comprenant parfaitement l'émotion au sein du personnel », le syndicat des transports de l'agglomération Viacités indique qu'il s'agit d'un « fait exceptionnel ». Si la victime n'était pas un agent chargé d'une mission de service public, les faits constitueraient une contravention de 5e classe, relevant du tribunal de police.

• Le contexte

La compagnie des transports Twisto (bus et tramways) constitue un terreau fertile aux luttes sociales. En décembre 2008, une grève portant sur les salaires s'est traduite par un blocage des dépôts pendant huit jours. Les agents Twisto n'étaient pas les derniers dans les manifs pour les retraites. Cette année, les négociations annuelles sur les salaires se sont soldées par un accord minimaliste qui a surpris la direction elle-même. Les circonstances étaient-elles propices à une brusque montée de tension ? Suite à l'agression, le Comité d'hygiène et de sécurité (CHSCT) exerce son droit de retrait : plus de halte à l'arrêt Monoprix.

• Différend et agression

Faut-il parler d'une agression totalement gratuite à l'intérieur du bus ? L'autobus n'aurait pas ralenti alors que le marginal traverse la chaussée face à Monoprix. Tous les chauffeurs de bus vous le diront, freiner brusquement n'est pas recommandé avec des passagers debout.

Mécontent, le marginal monte avec son chien dans le bus pour une explication. La discussion s'envenime : le marginal crache à la figure du conducteur. Ce dernier descend et insulte son adversaire qui réplique par une gifle.

• Les suites judiciaires

Filmé par la vidéosurveillance, l'agresseur présumé est identifié. Dans la soirée du 31, il est repéré dans le centre-ville parmi d'autres marginaux et interpellé. Entendu, il est remis en liberté. Avec une convocation devant le tribunal correctionnel pour fin avril décidée par le parquet.

• Les suites immédiates

Depuis vendredi, des patrouilles de la police municipale se relaient aux arrêts Monoprix et Théâtre pour surveiller les lieux. Et éventuellement interpeller les marginaux en état d'ivresse publique et manifeste ou avec des chiens sans laisse. À tort ou à raison, les marginaux sont considérés comme source de difficultés par des chauffeurs. En raison de cette surveillance accrue, les syndicats ont suspendu l'alarme sociale. Et samedi, les bus observaient l'arrêt Monoprix.

• Les suites à venir

Sont prévues deux réunions : une aujourd'hui à la mairie, l'autre mercredi à la préfecture. Viacités a proposé que soit étudié le déplacement de l'arrêt Monoprix (1 200 utilisateurs par jour) vers Démogé (800 utilisateurs quotidiens). Dans l'attente d'un arrêt Théâtre très élargi, tel que décidé fin décembre. Pour Viacités, « chaque agression est intolérable et de trop. » Même si leur nombre (du crachat à l'agression physique) reste stable depuis sept ans : en moyenne, 26 actes par an.

Jean-Pierre BEUVE. Ouest-France©

Nouvelle agression de contrôleurs dans un tramway

Des contrôleurs ont été pris à parti, samedi soir, dans le centre-ville.

Des faits qui surviennent dans un climat social loin d'être apaisé chez Twisto.
Court retour au calme

Bus et trams circulaient à nouveau normalement depuis 6 h, samedi, lorsqu'une rame de tramway a, dans la soirée, été le cadre d'un nouvel incident à l'arrêt Quatrans, près du château. Vers 21 h 40, trois contrôleurs, dont une femme, souhaitent vérifier le ticket d'un client endormi. Le réveil est-il trop brutal ? Le passager bouscule la femme. Il crache sur un de ses collègues et lance injures et menaces de mort au trio.

Agresseur interpellé

L'agresseur est maîtrisé par les contrôleurs et remis à la police nationale. Âgé de 32 ans, le passager, qui portait une bouteille à la ceinture, n'était pas à jeun. Mais il a refusé le contrôle d'alcoolémie. Le suspect, qui a déjà été condamné pour des affaires de violences, a été placé en cellule de dégrisement avant son audition en garde à vue. Il est déferé ce matin devant le parquet.

Droit de retrait

Les faits sont sans commune mesure avec l'agression physique subie jeudi matin par deux contrôleurs et qui avait entraîné la paralysie du réseau : chauffeurs de bus et de trams ayant exercé leur droit de retrait, les véhicules sont restés au dépôt à partir de jeudi midi.

Négociations

Après entrevue jeudi à la préfecture, discussions associant vendredi élus du syndicat des transports, direction et organisations syndicales de Twisto ainsi que des représentants des polices nationale et municipale, ont été proposées diverses mesures : audit-sécurité, relance du Contrat local de sécurité-transport, formation, etc.

Nouveau débat

Mais s'est greffé un autre conflit portant sur le paiement des deux jours d'arrêt de travail. Le droit de retrait exercé par les chauffeurs était illégitime, l'auteur de l'agression de jeudi ayant été arrêté le même jour et traduit le vendredi devant un tribunal.

Vote à bulletin secret

La direction a proposé qu'une des deux journées soit couverte par un jour de congé, l'autre journée d'arrêt pouvant faire l'objet de retenues salariales. Cette proposition a été soumise, vendredi soir, au personnel présent au dépôt d'Hérouville-Saint-Clair. Selon la CFDT, « 60 % des 150 salariés voulaient poursuivre le mouvement à la suite d'un vote à bulletin secret ».

L'agression de samedi soir n'est pas a priori de nature à apaiser les esprits. « Nous refusons, ajoute l'intersyndicale, la banalisation de ce genre de faits. Certains chauffeurs prennent sur eux et ne signalent pas ce dont ils sont victimes. »

Jean-Pierre BEUVE.
Ouest-France©