Brittany-ferries restera-t-il sur Cherbourg ?

Cherbourg veut ménager le transmanche

• Armé par un équipage de Seafrance, le « Barfleur » a rejoint Calais pour six mois. Mais on espère toujours le voir revenir à Cherbourg.
  © Archives Jean-Yves Desfoux

Même si la ville n'y a pas directement intérêt, c'est une nouvelle fois le port et ses activités qui ont animé le conseil municipal.
Transmanche. Explication de texte entre Hervé Corbin et Bernard Cazeneuve. Le premier trouve que le maire n'a pas été très réactif ou virulent, lorsque Brittany Ferries a décidé de ne pas remettre le Barfleur en service entre Cherbourg et Poole. Cela donne à Bernard Cazeneuve l'occasion de faire une mise au point. Et de replacer cette décision dans un contexte qui dépasse de loin la ville.
Propositions. Le Transmanche traverse une crise majeure. Toutes compagnies confondues, la baisse d'activité l'an dernier est de 30 %. « Brittany Ferries n'est pas épargnée. La compagnie devait procéder à un rééquilibrage de sa flotte. Nous avions deux propositions. La première : rétablir une liaison transmanche à l'année, en substituant le Barfleur au Cotentin. Deuxième proposition, que Cherbourg devienne le seul port du transmanche rapide avec des liaisons en continu. »

Impondérables. Deux problèmes sont venus casser cette logique. La crise de Seafrance à Calais, et les pertes enregistrées par Brittany Ferries. « Pour favoriser la poursuite de l'activité de Seafrance, LD Lines a proposé d'affréter le Barfleur pour une période de six mois. » Une opportunité que la compagnie bretonne ne pouvait refuser.

Solutions. Pour autant, la possibilité de maintenir une ligne régulière entre Cherbourg et la Grande-Bretagne n'est pas abandonnée. « On verra en fonction de la situation économique. J'ai rencontré le PDG de Brittany Ferries la semaine dernière. Nous nous sommes dit les choses de façon franche. Dans cette affaire, je n'ai personne à protéger. Une compagnie low cost à Cherbourg ? Quand on est en pleine crise de marché, le résultat risquerait d'être catastrophique. Si au bout du compte nous n'avons plus rien, c'est exclu. »

Éoliennes. Le conseil a donné son accord à l'allongement du quai des Flamands. « Un projet extrêmement important. C'est la condition à la réalisation du projet. » Un projet qui connaît sa dernière ligne droite. Le résultat de l'appel d'offres du gouvernement pour la réalisation de cinq champs d'éoliennes au large des côtes sera connu en avril.

Mais où en est-on exactement ? « Nous avons recruté l'ancien préfet Laflaquière pour coordonner toutes les actions concernant les énergies marines. Nous travaillons main dans la main avec toutes les collectivités. Nous avons signé une convention avec l'agglomération de Saint-Nazaire, les Pays de Loire et Alstom pour travailler sur toutes ces actions, notamment la communication et la formation des ressources humaines. Le maire de Saint-Nazaire, Joël Batteux viendra à Cherbourg en juillet. » Rappelons que pour Cherbourg, la construction d'une usine sur le port, représente 700 emplois directs et 1 500 à 2 000 emplois induits.

Hydroliennes. On sait qu'une convention pour la création d'une usine d'hydroliennes, destinées à être posées dans le raz Blanchard, a été signée il y a quinze jours avec le PDG de DCNS. Une rencontre a suivi avec le ministre de l'industrie. Problème, pour aboutir, il faut que le gouvernement lance un appel d'offres. Tous les intéressés y travaillent. « On se donne deux ans » commente Bernard Cazeneuve, qui considère ce délai comme « une cotte mal taillée. »

Thierry DUBILLOT.