Réouverture de la ligne Rouen-Evreux ?

Paris-Normandie a écrit:INTERROGATIONS SUR L'ABSENCE DE LIAISON FERROVIAIRE ENTRE LES DEUX VILLES

Rouen-Evreux par rail pourrait renaître

Une étude lancée par la Région Liaison fermée depuis 1940 Une pétition dénonce le projet

La ligne ferroviaire Rouen-Louviers-Evreux, fermée depuis 1940, va-t-elle rouvrir un jour et transporter des voyageurs d'un département à l'autre ?
Depuis plus d'un demi-siècle, les Rouennais s'interrogent sur l'absence de liaison ferroviaire entre les capitales des deux départements qui forment la Haute-Normandie. Ils la réclament, et s'insurgent à l'occasion.

Son de cloche très différent dans la banlieue de la capitale de l'Eure - à Gravigny, près d'Evreux -, où un petit collectif de riverains vient de se constituer :« Soyons réalistes. Cessons de projeter des choses impossibles ».
Gaëlle Cerisier et Arnaud Didier sont à l'initiative de ce comité et ont lancé une pétition qui a recueilli 138 signatures (113 sur papier et 25 sur Internet).
Ce petit mouvement de protestation n'empêche évidemment pas la Région d'avancer dans son désir de relier les deux villes.

« Opportunité et faisabilité »

Une étude a en effet été lancée en septembre dernier. Baptisée « d'opportunité et de faisabilité », elle envisage donc clairement la réouverture de la ligne Rouen-Louviers-Evreux, dans le cadre du plan de déplacement régional.

L'étude menée par le cabinet Effia-Mitt en collaboration avec la SNCF sera dévoilée le 15 décembre.
En établissant un diagnostic des transports en Haute-Normandie, le Conseil régional s'est aperçu qu'il y avait un potentiel de transport important sur ce trajet. Un potentiel d'ailleurs révélé par le succès de la ligne régionale de bus entre Rouen et Evreux.

En ajoutant à ces données la forte préoccupation écologique du moment, qui pousse à privilégier le rail à la route, et les arguments de la Région sont bien ficelés.

Premier obstacle pour les irréductibles opposés au projet: depuis l'arrêt de la ligne, dans de nombreuses communes, les abords ont été dédiés à la construction de maisons.
« Demain, si cette voie ferroviaire renaît, nos maisons, nos appartements perdront considérablement de leur valeur et notre cadre de vie sera largement bouleversé ».
Gaëlle Cerisier en sait quelque chose : elle avait prévu de s'installer dans la banlieue ébroïcienne, juste sur le tracé.

Des maisons au bord de la voie

« Aujourd'hui plusieurs milliers de personnes habitent à moins de 500 mètres de cette voie ferrée, et certains même à quelques mètres. »

Combien un tel projet va-t-il coûter, s'interrogent également les opposants ? « Par exemple entre Caër et Gravigny, il faudra que la voie franchisse dix-sept routes.
Va-t-on mettre des passages à niveau partout ou faire une voie surélevée ? En tant que contribuables, nous sommes opposés à un tel gaspillage des fonds publics ».

La Région s'étonne de la grogne

La contestation se limite pour le moment aux abords de la capitale de l'Eure. Et face à la grogne qui monte du côté d'Evreux, la Région s'étonne.

L'éventuelle réouverture de cette liaison presque «naturelle» fait donc un peu de bruit.
D'habitude, à l'heure où la voiture devient cible de tous ceux qui se préoccupent d'environnement, c'est plutôt l'inverse...