Le miracle havrais... un exemple à suivre ?

Dans son dernier ouvrage, Ghislaine Ottenheimer dénonce avec vigueur les "vaches sacrées" qui condamnent la France au déclin. Mais elle trouve aussi des raisons d'espérer, témoin "le miracle havrais".

La journaliste dénonce les scléroses du pays, les corporatismes, les conformismes, le déni de la réalité, la crainte de l'avenir, la nostalgie du passé à tous les étages. Tous ces maux sont des "vaches sacrées" que les élites de ce pays, quelles que soient leurs tendances politiques, s'ingénient à conserver. Mais "Dans ce ciel sombre, il y a aussi du ciel bleu: il est au Havre, explique Ghislaine Ottenheimer. Le Havre est dans une phase de rebondissement, la France est encore dans une phase d'affaissement".
Dans un chapitre intitulé "Le miracle havrais", elle met en lumière les bouleversements intervenus depuis 1995 dans cette ville ouvrière. Sans ignorer les problèmes de la ville, l'auteur de "Nos Vaches sacrées" loue la réforme mise en place par Antoine Rufenacht, le maire UMP, auprès de l'administration municipale.
On n'est pas revenu sur les 35 heures, en échange d'une souplesse nouvelle dans les horaires d'ouverture des services municipaux. Les opératrices décrochent (avec le sourire, s'il vous plaît) au bout de trois sonneries maximum. Les journées perdues pour fait de grève ont fondu comme neige au soleil. La priorité est, enfin, donnée aux usagers des services municipaux qui peuvent désormais, par exemple, se marier à la mairie du Havre le samedi… Au nom de l'efficacité, le rigide cloisonnement des services est ébranlé par l'arrivée de la "transversalité". Une brigade de 120 personnes, dont plus de la moitié en réinsertion, se tient prête à effectuer des interventions urgentes de toute nature sur le territoire municipal.
À quoi tient donc ce miracle ? Surtout, à la personnalité du maire. "Cet homme élégant, raffiné, héritier d'une grande famille de négociants, énarque, anciensecrétaire d'État à l'Industrie de Raymond Barre, membre du RPR, totalement décalé par rapport à la population locale, très ouvrière, a une arme secrète : il aime profondément sa ville… Et il y croit".
En arrivant à la tête de la ville en 1995, Antoine Rufenacht avait un objectif en tête : "Rendre leur fierté aux Havrais". Mission accomplie.
Cet exemple pourrait-il être imité à l'échelle du pays ? Plus facile à dire qu'à faire. "Il faut une classe politique honnête, qui sert son pays, qui fixe un cap et qui travaille avec les administrations". Et qui, c'est essentiel, ait "un peu de courage".



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