Le Pays d'Auge refuse le mariage avec Le Havre.

Le pays d'Auge refuse d'être le vassal du Havre

La polémique
Le mois dernier, le préfet dévoilait son schéma de réforme de l'intercommunalité. La montagne accouchait d'une souris : des regroupements a minima.

Jean-Léonce Dupont était passé par là et avait pesé de tout son poids. « La parole du conseil général est forte et respectée », a pu se réjouir, hier, le nouveau président du Calvados, également heureux d'avoir « permis que le débat ait lieu ». Un débat tronqué du fait d'un « calendrier ratatiné », a regretté Eric Vève, le socialiste caennais.

« C'est une vassalisation! »

Un débat rouvert hier par Clotilde Valter, la chef de file du groupe d'opposition. L'élue lexovienne s'est inquiétée de la volonté du Havre de constituer un pôle métropolitain et d'y inviter des communautés de communes du pays d'Auge. « Une vassalisation ! » s'est-elle exclamée au moment de fustiger cette « opération baroque. Il ne s'agit pas de tourner le dos à la Haute-Normandie, mais d'avancer avec un projet collectif pour le Calvados. Que fait-on ? »

« Fabuleux mépris »

Pour l'instant, on débat pendant que « d'autres avancent rapidement », souligne Bernard Aubril, le maire (UMP) de Lisieux. D'autant que cette réflexion s'inscrit plus largement dans le projet du Grand Paris...

Le député (Nouveau Centre) Claude Leteurtre revient sur la dernière réunion de l'axe Seine. Il a trouvé « fabuleux de voir le mépris des Rouennais, en particulier son président d'agglomération (NDLR : Laurent Fabius) pour les Bas-Normands ».

Le maire de Honfleur, Michel Lamarre, enfonce le clou : « Depuis trop longtemps, nos voisins haut-normands ont pris l'habitude d'écrire notre histoire. »

Pour le 1 100e anniversaire de sa création, la Normandie n'est pas prête d'être réunifiée... Mais comment peser, quand déjà le Calvados n'avance pas uni ? Hier, le débat s'est élargi au poids de Caen-la-Mer : ses élus espèrent toujours son élargissement. D'autres le craignent. Par exemple ceux du Bocage virois, qui ne veulent pas être les « grands oubliés dans un département tiraillé », selon Yves Rondel.

Jean-Léonce Dupont rappelle l'enjeu, « construire des partenariats ». Il refuse les « mariages forcés ». On laissera donc les mariages de raison à nos voisins, haut-normands ou bretons, qui sont souvent cités en exemple.

Guillaume BALLARD.
Ouest-France©