Arrêt La Magdeleine

Un avant-goût d'une place La magdeleine sans bus
Ouest France mars 2011

La Grande-Rue est en travaux jusqu'à lundi, et les arrêts de bus de la place sont transférés provisoirement place du Plénitre. Un changement qui permet d'imaginer un vrai quartier piétonnier.



C'est une réalité depuis hier matin. Les bus n'empruntent plus la Grande-Rue et ne passent plus devant la basilique. Cette situation provisoire va durer jusqu'au lundi 7 mars, le temps de reprendre une fuite d'eau et de réparer la chaussée. Mais elle permet d'imaginer ce que pourrait être cette partie du coeur de ville sans aucune ligne de transports en commun comme l'envisage la municipalité (O-F du 23 février).

Hier, on voyait les piétons se faufiler par le jardin de la Maison d'Ozé pour rejoindre la place du Plénitre où deux arrêts de bus ont été aménagés. « Je préfère quand c'est place Lamagdelaine, c'est plus central, surtout quand on a du mal à marcher », confie cette personne âgée habitant rue d'Argentan. La circulation des bus dans la Grande-Rue ne la gêne pas, « Il faut faire attention, c'est tout ».
Juste à côté d'elle, une lycéenne partage son avis, « C'est plus pratique quand les bus s'arrêtent dans le centre-ville ». Elle s'imagine mal aller jusqu'à la place du Champ-Pérrier, le lieu pressenti par la municipalité, pour prendre son bus. « Je n'ai qu'une heure pour déjeuner le midi, c'est plus pratique de prendre le bus en plein centre », indique la jeune-fille scolarisée à Marguerite-de-Navarre.
Un retraité handicapé confie lui aussi son attachement aux arrêts de la Grande-Rue, « Je voyage beaucoup, les bus dans la rue piétonne, ça m'arrange ». La Grande-Rue sans bus, c'est assurément une petite révolution à Alençon. Un bouleversement des habitudes. Cette semaine de travaux est un test en grandeur nature.

Bus au Champ-Perrier : des inquiétudes à apaiser

• La communauté urbaine et la ville ont présenté aux habitants, mardi soir, des esquisses représentant la gare d'échange des bus qu'elles prévoient d'installer place du Champ-Perrier.

Un « avant-projet » du déménagement de la gare d'échange des bus a été présenté aux riverains, mardi. Aménagements, circulation, nuisances sonores... Les élus ont répondu aux questions.

Pourquoi ? Comment ?
Pourquoi retirer les bus de la place de La Magdeleine ?

« La place de La Magdeleine a besoin de vivre autrement qu'en voyant passer des bus toute la journée », a indiqué Francis Aïvar, vice-président de la communauté urbaine en charge des transports urbains, au début de la réunion organisée mardi. Ajoutez le souci du « confort des utilisateurs », de « la sécurité », « la mise aux normes impossible » des arrêts tels qu'ils existent aujourd'hui, et vous avez les motivations qui poussent la CUA et la ville à prévoir le déménagement de la gare d'échange des bus. Deux hypothèses ont été étudiées : la place du Plénitre et celle du Champ-Perrier.

Pourquoi préférer la place du Champ-Perrier ?

Parce qu'elle offre davantage de commodités en termes d'espace et de circulation. « Et que nous voulons rapprocher l'hypercentre-ville et le quartier de Montsort, indique Francis Aïvar. Avant lorsqu'on était aux Nouvelles Galeries, on était dans le centre-ville. Aujourd'hui, le pont Neuf forme comme un barrage entre l'hypercentre et Montsort. »

Ça fait loin pour le marché, regrette une Alençonnaise. « Un peu plus long mais pas beaucoup, répond François Tollot, adjoint chargé des travaux. Et de plain-pied. »

Qu'y a-t-il dans l'avant-projet présenté ?

Une étude réalisée par des experts et des architectes préconise la création de deux quais en V, allant de part et d'autre de la place. Point de rencontre entre les quais, un bâtiment d'exploitation et d'accueil du public. Au centre, un vaste espace pour les manoeuvres des bus, le stationnement des cycles, le transport à la demande... « et pourquoi pas des concerts, un manège, la fête des voisins... », suggère François Tollot. Les bords de Sarthe seraient aménagés avec des gradins, de la végétation et un promontoire s'avançant vers la Providence.

Qu'en pensent les riverains ?

Tour du Champ-Perrier, on appréhende les nuisances sonores. « Le revêtement sera étudié pour qu'il y ait le moins de bruit possible, promet François Tollot. Les bus s'arrêtant vers 19 h 30, votre rue sera plus tranquille la nuit. » Une dame n'est pas convaincue.

Un de ses voisins, membre du conseil de démocratie locale, regrette qu'il n'y ait que 15 m entre les immeubles et les habitations. « C'est un projet extrêmement contraint, répond le représentant de Sogeti ingenierie. Il faut que les bus puissent tourner. »

Quelles sont les incidences de ce déménagement ?

Des places de stationnement seront supprimées mais d'autres seront créées à proximité. A plusieurs endroits, la circulation devra être revue. Une partie de la rue Cazault (entre la rue du Dr-Bailleul et la rue Bourdon) pourrait passer en sens unique (vers la rue Saint-Blaise) pour fluidifier la circulation. Le pont de l'Abreuvoir sera diagnostiqué : supportera-t-il le croisement de deux bus ? Le cabinet prévoit aussi l'élargissement du croisement de la rue de la Fuie-des-Vignes, rue de la Poterne et de l'Abreuvoir avec l'installation de feux tricolores.

Les travaux nécessiteront une petite emprise foncière. Côté Fuie-des-Vignes sur le schéma présenté. « Incroyable ! C'est la bonne nouvelle de la soirée ! », s'écrie de sa chaise le propriétaire. « C'est la solution la meilleure en terme de circulation », répond le bureau d'études. Le maire calme le jeu : « D'ici peu, la ville devrait être propriétaire de la Providence, de l'autre côté du carrefour. Je préfère que le terrain soit pris sur la propriété de la ville. »

Que va-t-il se passer maintenant ?

Cet « avant-projet » a été présenté aux commerçants, aux conseils de démocratie locale et de sages et enfin aux riverains. Reste à le faire adopter par les élus municipaux. Les travaux pourront alors commencer. Ils sont prévus à l'automne 2012 pour une mise en service fin 2013.

Stéphanie SÉJOURNÉ-DUROY.
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