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L'Anciens Tramways d'Elbeuf.

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L'Anciens Tramways d'Elbeuf. Empty L'Anciens Tramways d'Elbeuf.

Message par heuliez14 Jeu 26 Avr 2007 - 1:36

Salut à tous,
En naviguant sur la toile, je suis tomber par hasard sur cette article historique sur les anciens tramways d'Elbeuf… Bonne lecture à tous. study

Histoire du tramway d'Elbeuf, La mise en place du réseau

Située à 20 kilomètres en amont de Rouen, s'étendant (dans le cadre de son agglomération) sur les deux rives de la Seine, la cité drapière d'Elbeuf s'estimait, à la fin du siècle dernier, délaissée par le chemin de fer depuis que la ligne de Paris à Rouen l'avait évitée. Le nouveau mode de communication arriva dans cette agglomération, forte de 40 000 âmes, seulement en 1865 lors de la construction de la voie Oissel-Serquigny qui permettait une liaison directe entre Rouen et Caen. Quelques années plus tard, en 1883, Elbeuf fut raccordée à la transversale Rouen-Orléans avec l'achèvement du tronçon entre sa gare et celle du Petit-Quevilly, mais cela ne résolvait en rien les problèmes des transports urbains

    L'Anciens Tramways d'Elbeuf. Elbeuf10
    Plan du Tramway d'Elbeuf


Pour les résoudre, la mise en service de tramways hippomobiles avait été projetée, mais cela avait tourné court à la suite des difficultés économiques qui avaient gravement affecté les manufactures de la ville durant la Grande Dépression. En 1894, La Compagnie Générale de Traction contacta la municipalité d'Elbeuf pour l'installation d'un réseau de tramways électriques. L'idée ayant été accueillie avec enthousiasme, un projet vit le jour l'année suivante. Celui-ci, soumis à l'enquête d'utilité publique le 29 février 1896, prévoyait la construction de 5 lignes à voie normale dont une à traction hippomobile (rue de Paris - Champ de foire - Port) pour une longueur totale de 9 820 mètres.

Bien que la déclaration d'utilité publique ne fut pas encore promulguée, la Compagnie Générale de Traction commença les travaux en juin 1897. En novembre, la quasi-totalité de la voie était posée, et, le 9 février 1898, les premières motrices circulaient sur un réseau limité à 9 280 mètres et à 4 lignes[1] qui divergeaient toutes de la Place du Calvaire à Elbeuf, nombril du tramway:

    - ligne 1 : Elbeuf-Place du Calvaire-Place du Coq-Rouvalet-Orival terminus (3 265 m).
    - ligne 2 : Elbeuf-Place du Calvaire-Caudebec-Saint-Pierre terminus (3670 m).
    - ligne 3 : Elbeuf-Place du Calvaire-Rue de Paris-Rue de la République-Gare de Saint-Aubin-Jouxte-Boulleng (1 800 m).
    - ligne 4 : Elbeuf-Place du Calvaire-Gare d'Elbeuf Ville (545 m).


Une exploitation chaotique

Les autorités tardant à faire connaître leur décision, la Compagnie décida de mettre les tramways en circulation à ses risques et périls. L'inauguration officielle eut lieu le 26 mai 1898 ; on invita pour l' occasion un ancien ministre des Travaux publics, M. Dupuis-Dutemps, dont on connaissait l'influence dans les hautes sphères du gouvernement, sans doute pour que celui-ci accélère le processus de déclaration d'utilité publique, qui intervint finalement le 28 octobre suivant. L'exploitation de ce réseau fut l'œuvre des motrices classiques de la Compagnie Générale de Construction; mues par 2 moteurs de 25 CV, elles pouvaient accueillir 6 passagers en 1ère classe, 12 en 2e classe et 10 sur chaque plate-forme d'extrémité. Des remorques couvertes à bancs latéraux de 50 places (30 assises, 20 debout) étaient attelées à celles-ci aux heures de fort trafic. Le parc de traction, dont le dépôt était sis rue Nivert et rue Saint-Louis à Saint-Aubin, s'éleva jusqu'à 15 motrices et 8 remorques. De livrée rouge sang frappée des armoiries elbeuviennes au début du service, le matériel fut peint en jaune et blanc en 1902, puis en vert foncé à partir de 1906.

    L'Anciens Tramways d'Elbeuf. Elbeuf12
    Le tramway, place du Calvaire, centre névralgique du réseau elbeuvien


Dès 1898, le service était organisé autour de deux lignes principales sans correspondance entre elles: la « grande ligne » (lignes 1 et 2) mettait en communication Saint-Pierre et Orival en 32 minutes, la « ligne des gares » (lignes 3 et 4) parcourue en 12 minutes, partait de la station d'Elbeuf ville pour aboutir à celle de Saint-Aubin. La fréquence des navettes était respectivement de 20 et 12 minutes. Mais, de tous les tramways de la Seine-Inférieure[2], celui d'Elbeuf fut certainement le plus mal exploité. On ne comptait plus les déraillements et les accidents. En raison de la faible vitesse des convois en centre ville et pour tenir des horaires jamais respectés, les wattmen poussaient leurs machines aux extrémités des lignes, et on nous dit que les infirmes et les vieillards étaient décimés par le tram à un rythme effroyable! Le seul record détenu par le réseau fut bien celui des accidents mortels. Les correspondances avec les trains à Elbeuf ou à Saint-Aubin étaient rarement assurées, toutefois la direction en imputait la responsabilité au mauvais fonctionnement des horloges des gares!

Une fermeture précoce
Durant la Première Guerre mondiale, l'exploitant dut recruter un personnel d'occasion; mal formés, les jeunes traminots roulaient au gré de leur fantaisie, brûlaient les poteaux d'arrêt, refusaient de rendre la monnaie, injuriaient les passagers des motrices. Cette situation lamentable expliquait l'état financier déplorable du réseau, qui ne fut jamais bénéficiaire, et la baisse constante du nombre des passagers transportés depuis 1899, année durant laquelle 1.450.000 personnes avaient emprunté le tout nouveau mode de transport. Dans ces conditions, les projets de prolongement du tramway de la place du Calvaire à la place du Tivoli par le cours Carnot (ligne 5), de la rue de Paris à l'église Saint-Jean (ligne 6) ou, plus ambitieux encore, de Saint-Aubin à Rouen par la rive droite et Amfreville-la-Mi-Voie restèrent sans lendemain.

Le changement de compagnie, la Société des Tramways Électriques d'Elbeuf étant reprise en 1906 par la Compagnie Centrale de Chemin de Fer et de Tramways, ne modifia en rien la situation. Inéluctablement, le déficit se creusait parallèlement à la chute du trafic. En février 1919, l'exploitation fut placée sous régie municipale, mais la ville ne put accomplir de miracle. Concurrencées par les services routiers, les lignes, desservies par un matériel à la limite de la réforme, délaissées par leur clientèle habituelle, fermèrent définitivement le 8 janvier 1926 lorsque leurs employés déclenchèrent une grève. Le tramway fut remplacé en 1927 par un service d'autobus, qui périclita également et s'arrêta en 1936.

    L'Anciens Tramways d'Elbeuf. Elbeuf11
    Le tramway, rue de la barrière


Sources, Archives départementales de Seine-Maritime.
Archives municipales d'Elbeuf.

Hervé Bertin, Petits Trains et Tramways haut-normands, Cénomane/La Vie du Rail, Le Mans, 1994.

J.-L. Bayeux, Les transports en commun de la ville d'Elbeuf (1872-1936), Chemins de fer régionaux et urbains, n° 92.
René Courant, Le temps des tramways, Ed. du Cabri, Menton, 1982.

Notes,
? La ligne à traction hippomobile, citée plus haut, ne fut finalement pas construite en raison des difficultés d'exploitation liées à la circulation des voitures sur une voie unique, du coût élevé de l'entretien d'une écurie, de la présence d'une plaque tournante au centre ville.
? La Seine-Inférieure a pris le nom de Seine-Maritime en 1955
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