Budget régional 2012 ! la gauche et la droite s'accrochent !

Budget régional : gauche et droite s'accrochent

• Économie, éducation et ferroviaire sont les trois axes du budget 2012 de la Région adopté hier. L'opposition a voté contre.

« Et la fac de médecine, ça vous va ? Et Spiral2 ça vous va ? Le CFA Bâtiment ? Le lycée d'Ifs ? Le ferroviaire ?... » Laurent Beauvais s'est un peu énervé, hier, lors du vote du budget 2012 de la Région, dans un long débat resté correct avec l'opposition UMP-Nouveau centre.


Joël Bruneau, UMP, chef de file de l'opposition, a bien tenté en vain de ressortir les « accords nationaux PS-Verts sur le nucléaire ». Socialistes et Verts du conseil régional l'ont renvoyé dans ses cordes. « Nous ne sommes pas responsables du dernier plan social d'Areva », répond Mickaël Marie (Verts).

La majorité de gauche ne digère pas de ne plus lever l'impôt direct compensé depuis 2009 par une dotation « insuffisante » de l'État. « Une perte cumulée de 250 millions d'euros entre 2008 et 2020 », prévoit Gaëlle Pioline, vice-présidente PS aux finances. Le produit de la taxe professionnelle supprimée était, pour Laurent Beauvais, « une ressource pour soutenir l'économie et l'industrie ». Joël Bruneau le coupe : « l'État tient ses engagements. Assumez vos responsabilités. À vous de faire mieux sans moyens supplémentaires. » La Région n'a plus, comme seul recours, que d'augmenter la taxe sur la carte grise, encore dans ses compétences. « Vous grevez le budget des ménages que vous promettiez de préserver », attaque l'UMP. La majorité a relancé l'idée d'un emprunt participatif régional « avec l'épargne des Bas-Normands ». Sans préciser de date.

Le lycée de Falaise en danger

Socialistes, Verts, communistes et radicaux de gauche donnent quitus au président sur les trois priorités de son budget 2012 : « l'économie et l'emploi, plus que jamais avec la fermeture d'Honeywell. Les collectivités doivent suppléer l'État impuissant. Nous devons engager une réindustrialisation avec l'innovation, la recherche et les énergies marines renouvelables », insiste Laurent Beauvais.

Deuxième axe : « l'éducation et la formation avec l'apprentissage, la lutte contre le départ des étudiants... » Dernière inquiétude pour le président : « sauver le lycée professionnel de Guibray à Falaise en grand danger ».

Enfin, bien sûr, le ferroviaire, « pas seulement le plan rail 2020 mais celui d'aujourd'hui pour lequel la Région augmente son investissement de 7 millions », rappelle Pierre Mouraret, PCF, vice-président aux transports.

Majorité et opposition se sont aussi accrochées sur le terminal conteneurs de Calix à Caen. La droite soutient le maire d'Hérouville-Saint-Clair qui est contre. « C'est toujours mieux chez le voisin. Il faut savoir si l'on veut moins de camions sur les routes », a ironisé Laurent Beauvais. Sur les routes justement, la droite juge que le conseil régional s'est trop désengagé. La gauche rappelle qu'elle leur consacre « 15 millions d'euros par an et a financé l'A88 et la RN174 alors que ce n'est plus dans nos compétences ».

Xavier ORIOT.
Ouest-France©