Dramatique collision près de Lisieux

Le dramatique scénario de la collision de Lisieux

Une Lexovienne de 47 ans était hier toujours dans un état grave. Dimanche soir, à Saint-Pierre-des-Ifs, près de Lisieux, un train a percuté sa voiture qui a fait une sortie de route.

« On faisait plein de gestes et de signes, mais le train ne s'arrêtait pas. Au dernier moment, on s'est écartés. » Premiers témoins de la terrible scène, dimanche soir, ces deux riverains n'ont rien pu faire pour éviter la collision entre le train « TER » et la voiture qu'ils venaient de trouver sur les voies, à proximité du tunnel de la Motte, à Saint-Pierre-des-Ifs, près de Lisieux.


Quelques minutes avant le choc, encore consciente, la conductrice Valérie Vauchel, une Lexovienne de 47 ans, leur parlait distinctement. Ils ont prévenu les secours à 20 h 18. « On essayait de la réconforter, de lui dire que les secours allaient arriver vite. »

Parti de Lisieux, le Train express régional Rouen - Caen transportait à son bord 60 passagers. Le conducteur du train n'a pas été prévenu qu'une voiture se trouvait sur les voies. Quand il a vu « d'assez loin » le véhicule, il a tout de suite déclenché un freinage d'urgence. Le train a happé la voiture à une allure de 30 km/h environ. Selon la SNCF, les trains de la ligne Paris - Caen - Cherbourg peuvent aller jusqu'à 160 km/h, sur certaines portions du trajet. « La vitesse habituelle à cet endroit est de 100 km/h », précisait hier la SNCF.

La conductrice, gérante de société à Lisieux, a été transportée au CHU de Caen dans un état critique. Hier, nous n'avions aucune information sur son état de santé.

Pas d'enfant à l'arrière

Les premiers éléments d'enquête indiquent que, pour une raison encore inconnue, sa voiture a quitté la route, et s'est retrouvée en contrebas d'un dénivelé sur les voies. Pendant de longues minutes, les gendarmes de Mézidon ont passé les bois environnants au peigne fin. Ils cherchaient à savoir si un enfant aurait pu être éjecté de la voiture au moment de la sortie de route. « Sur un siège arrière il y avait un rehausseur pour bébés, ce qui mettait le doute », raconte un enquêteur. Fort heureusement, l'enfant était resté chez de la famille.

Alors que la nuit tombait, les secours ont rapidement dégagé les voies, pour éviter tout suraccident. Tandis que d'autres trains sont restés bloqués sur l'axe Paris - Caen - Cherbourg, des couvertures chauffantes ont été apportées par les pompiers de Lisieux et de Mézidon. Le train a pu reprendre sa route vers Caen, à 22 h 05.

Yann-Olivier BRICOMBERT.
Ouest-France©