Accès pour handicapés, il y a encore du boulot !

Accès pour handicapés, il y a encore du boulot !

Un quart des arrêts de bus du réseau Twisto dispose d'un quai de plain-pied. Les aménagements vont être accélérés.
Samedi, au cours d'états généraux du handicap, municipalité et associations ont échangé sur les réalisations faites et à prévoir pour faciliter la vie des personnes handicapées. Quelques points de repère : Archives Ouest-France

Un maire et cinq adjoints

Philippe Duron, député-maire, et son équipe en font une priorité. Ces premiers états généraux du handicap en témoignent. Le député-maire a ouvert les débats. Six de ses adjoints et conseiller étaient présents : Corinne Féret (première adjointe) ; Xavier Le Coutour (urbanisme, logement) ; Gilles Déterville (solidarité, affaires sociales) ; Cécile Dossou (voirie, gestion de l'espace public) ; Jean-Louis Touzé (sécurité, bâtiments communaux) ; Éric Vève, président de Viacités.

Une charte

Elle vise à promouvoir l'intégration dans la ville de toutes les personnes handicapées (handicap mental, moteur, psychique, auditif, visuel). « La feuille de route », selon l'expression de Gilles Déterville, pour apporter des mesures concrètes aux difficultés rencontrées dans la vie quotidienne chez soi comme à l'extérieur.

L'accessibilité

C'est le gros morceau avec son pendant, la mobilité. Les transports en commun sont concernés en premier chef. Éric Vève a développé les efforts entrepris tant sur le réseau Twisto qu'avec le service spécialisé Mobisto (600 abonnés). Quelques exemples : un voyage Mobisto coûtait 2,10 €. Son tarif a été aligné sur celui de Twisto (1,20 €). Tous les nouveaux bus en commande sont équipés de planchers bas, de rampes escamotables et d'alertes sonores. « Ce sont des critères d'achat. »

Quais de plain-pied

Le réseau de bus compte 1 135 arrêts. Un quart seulement est aménagé de quais de plain-pied. Le rythme d'aménagement était de dix à quinze par an, ce qui entraînerait des travaux jusqu'à 2070 ! « On va multiplier par cinq le budget. » Il est passé à un million d'euros cette année.

Formation

Si le bus s'arrête trop loin du quai, l'aménagement est inopérant. De même, il est anormal qu'un chauffeur refuse de laisser monter un handicapé au prétexte qu'il y a le service Mobisto ou omette d'activer l'annonce sonore. Est également pointée la conduite « sportive » de certains chauffeurs. Pour y remédier, un plan de formation destiné aux 600 agents commerciaux de conduite a été lancé en début d'année. Il s'étale sur trois ans.

2015

C'est l'échéance imposée par la loi du 11 février 2005 pour rattraper le retard en France de l'accessibilité, par exemple dans les bâtiments recevant du public. Ce qui implique : rampes d'accès, ascenseurs, élargissement de couloirs, de portes, réalisation de sanitaires adaptés, etc. À Caen, le budget de ce qu'il reste à faire oscille entre 10 et 15 M€. Cette année, n'ont été débloqués que 700 000 €. « Caen a un énorme patrimoine ancien. C'est compliqué et coûteux. Nous ne serons pas prêts pour 2015 », explique Jean-Louis Touzé.

Gare

« Enfin des travaux vont être engagés en 2010 », a annoncé Gilles Déterville. La gare de Caen a certes été « relookée », mais elle ne brille pas par ses accès pour handicapés. Cette fois, le lancement du projet est imminent. Ça coûtera 6 M€.

Concertation

Les débats l'ont bien montré. Il y a mille et un problèmes à résoudre, des plus simples aux plus ardus ; des expérimentations ont été engagées comme les lignes podo-tactiles (pour les aveugles et mal-voyants) ; un plan de cheminements est attendu pour la fin d'année. Chaque automne, des états généraux feront le point. Mais la concertation avec les associations reste ouverte via, par exemple, le site Internet du Centre communal d'action sociale et des enquêtes de satisfaction sont régulièrement lancées.

Xavier ALEXANDRE.
Ouest-France