À Ifs, reclus dans une maison crasseuse

À Ifs, reclus dans une maison crasseuse

La police a expulsé les deux occupants agressifs d'une maison d'Ifs faisant l'objet d'un arrêté d'insalubrité.
Entre tramway et boulevard périphérique, à Ifs, près de Caen, une cité pavillonnaire comme il en existe des dizaines au sein de l'agglomération caennaise. Dans un ensemble de maisons proprettes, avec jardins tirés au cordeau, un énorme bosquet mal peigné dissimule une maison très négligée, aux volets fermés et surveillée par deux caméras. Derrière la grille de ce qui fut un jardin s'entassent des sacs d'ordures.

Jeudi matin, policiers et pompiers sont intervenus pour évacuer les occupants de cette maison. « La rue était barrée », témoigne la factrice. Alphonsine, 83 ans et son fils Daniel, 53 ans, ont été internés d'office dans un hôpital psychiatrique.

L'intervention de la police faisait suite à un arrêté préfectoral d'urgence en vue de nettoyer, désinfecter et dératiser les locaux encombrés de « matières fermenticides ». En français courant, de la pourriture. « Les occupants, qui vivaient en reclus, n'ont jamais répondu aux convocations du commissariat », souligne le procureur de la République, François Nicot.

Au stockage des ordures ménagères dans le jardin et la maison s'ajoutent les déjections de trois chiens, dont deux malinois d'attaque. Un état de crasse peu commun mais bien gardé : les policiers ont saisi un fusil à pompe, une carabine et un fusil de chasse. Au sommet des murs du jardin, tessons de verre et pointes en acier complètent avec des alarmes le dispositif de défense.

« Il n'y avait pas que les odeurs, témoigne un voisin. Pendant des années, j'ai subi insultes et seaux d'eau dans la figure quand j'étais dans mon jardin. Sans compter les attaques à la perceuse dans le mur mitoyen. » Les réclamations auprès de la mairie d'Ifs, les plaintes auprès de la police municipale et nationale n'ont pas abouti. « Au final, j'ai saisi l'Équipement. D'où cet arrêté d'insalubrité qui a permis de faire bouger les choses ».

Jean-Pierre BEUVE.

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